Les Véleurope m’ont donné une bonne adresse sur Mostar. Malheureusement, Omer, le propriétaire des lieux est hospitalisé. C’est son neveu qui tient la boutique. Je partage une chambre avec de jeunes reporters en herbe Français qui préparent un reportage sur l’Islam en Bosnie.
Le lieu est bien choisi, c’est ici pour rappel que le pont qui sépare croates (catholique) et bosniens (musulman) a explosé en 1993. Symbole entre les deux communautés, le pont a été reconstruit à l’identique. De part et d’autre du pont, cette inscription "Don t forgert". Nos jeunes reporters sont hyperactifs : ils se lèvent à 5 h du matin pour faire des shooting de la ville, enchaînent les rendez vous avec les organisations locales. Je les retrouve un soir un peu abattus. Ils ont eu un rendez vous qui leur a montré une autre vision de ce qu’il se passe en ce moment à Mostar.
Les communautés sont au dire de certains observateurs aussi tendues qu’en 1993. L’approche des futures élections n’exclue pas des exactions de certains partis nationalistes. Pour moi le vers est dans le fruit = 1 ville, 2 communautés, 2 universités, 2 hôpitaux. Pas étonnant que les gens s’entretuent si on les éduque dans la différence. Ajouter à cela une situation économique pas très florissante et tout est là. La fameuse poudrière ...combien de temps cela va t-il encore durer ??
Pour l’instant les hélicoptères de l’Eufor sillonnent le ciel, les musulmans se voient imposés une croix catholique en haut des montagnes d’où les artilleurs les bombardaient pendant la guerre. Je ne me permettrais pas de juger car je n’ai eu qu’une vison partielle des points de vue. Une chose est sûre, la guerre de Sarajevo n’est pas la guerre de Mostar. Il y a bien des conflits en Bosnie, c’est ce qui en fait sa complexité.
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