...à une réalité partagée.

Après 2 jours à flâner à Pecs nous décidons de rouler un peu
et de nous rendre à Dombovar à une quarantaine de kilomètres au nord de Pecs. Cette ville est réputée pour ses termes.
Le soir de notre arrivée nous profiterons jusqu’à 22 heures des eaux chaudes des bains extérieurs, avec pour compagnons les moustiques qui volent en rase motte au dessus de la tête

Le lendemain, Soaz m’offre un massage à base de terre d'Harkany et nous passons l’après midi dans des bains intérieurs qui oscillent entre 30 et 36 degrés. J’avoue me sentir un peu ridicule avec mon bronzage de cycliste au milieu de tous ces curistes, mais Dieu que cela fait du bien. Je me sens vraiment détendu, reposé, ce break me fait le plus grand bien car mon corps a globalement pas mal souffert en Pologne et en Slovaquie.

Nous restons 2 jours à Dombovar, profitant un peu de ce temps pour planifier les 2 à 3 mois qu’il nous reste avant de nous revoir. Et puis il nous faut revendre le vélo de Soaz. Je décide de m’en charger après son départ. Le train n’est pas encore parti quand je quitte le quai de la gare ... Je n’ai jamais été très fort pour les au revoirs. Bon et maintenant il me faut revendre un vélo dans la rue alors que je ne parle pas Hongrois. Franchement vous verriez un Hongrois qui ne parle pas Français qui essaye de vous refourguer un vélo dans la rue vous penseriez quoi ? Un vélo volé, bien sûr.
Alors je me creuse la tête et me dit qu’il faut plutôt trouver un jeune qui n’a pas de voiture et qui serait susceptible d’être intéressé par un vélo pas trop cher. En remontant la rue avec les deux vélos, un dans chaque main, je rencontre Joseph, un étudiant en littérature. Il ne parle pas anglais, je ne parle pas allemand, mais en 20 minutes je me retrouve à l’arrière d’un immeuble d’HLM et lui refourgue le vélo à 60 % de son prix d’achat. C’est à peu près ce que l’on voulait en tirer ...

Mission accomplie, je peux repartir. La journée qui suit me laisse le soin de méditer mon choix de rouler seul.
Il est clair que l’on rencontre beaucoup moins de locaux quand on est deux car le couple est une cellule assez imperméable. Néanmoins, chacun gardera en mémoire cette expérience et je reste convaincu que cela nous aidera aussi à mieux nous comprendre après mes 8 mois sur le vélo. Alors Soaz, "Opération Stan" en 2008, ça te dit ? A vélo bien sûr ... A suivre sur Travel-on-bike ...mais ça c’est une autre histoire...

Il me reste 130 Km pour rejoindre le nord de la Croatie. Je ne perd pas de temps et arrive dans la soirée à Harkany à une dizaine de kilomètres de la frontière. Après une nuit dans un motel au confort plus que rudimentaire je franchis la frontière vers 9h du matin.

En route pour la Croatie ...