Le premier objectif est de rejoindre Pecs à environ 350 Km au sud de Budapest. Nous évitons ainsi la région du lac Balaton et se hordes de touristes à cette période de l’année.
La sortie de Budapest est un peu épique, il nous faudra parfois descendre des escaliers avec les vélos. Au bout d’1 heure de zigzag nous sortons de la ville en suivant le Danube par le sud.
Premier soucis : Soaz a mal aux fesses.
Jusque là rien de nouveau tout le monde sait que le vélo ... ça fait mal aux ...
Mais bon la douleur est à la limite du supportable, nous nous arrêtons pour changer de selle ... Ce n’est pas vraiment mieux mais on aura essayé.
Après 55 Km sur une petite route de campagne, le chemin s’arrête !
Le propriétaire d’un ranch a tout simplement coupé la route. Je parle avec le gardien qui m’indique un chemin pour éviter la propriété. Je lui demande au passage de remplir nos jerricans d’eau pour la nuit... Il me dit d’attendre et va chercher le propriétaire des lieux. Celui ci nous propose de planter la tente pour une somme modique et nous laisse profiter de sa piscine ... Vu la chaleur qu’il fait cela ne se refuse pas...
Nous roulons globalement 60 / 65 Km par jour.
C’est le rythme qu’il faut garder pour arriver en temps voulu à Zagreb pour que Soaz reprenne son avion. Reste qu’il fait très chaud et que Soaz souffre toujours des heures de selle. Bizarrement c’est surtout le matin que ça râle à l’arrière du peloton, mais bon on a dit qu’on roule alors en avant ! Nous trouvons près de Nagyvenym un super bivouac avec un énorme soleil rouge en guise de spectacle. Soaz s’habitue bien à la vie en plein air et à ses contraintes. Pas plus de 1,5 litre d’eau pour prendre sa douche, les toilettes avec vue sur la campagne, lavage des cheveux accroupis dans un caniveau ...et les moustiques en guise de berceuse !
Le contraste est fort quand on débarque comme ça de Paris.
Je me rappelle que cela s’est fait progressivement pour moi. Ce matin elle sort en flèche de la tente et m’appelle en criant ... "Une biche, une biche !!! Cette dernière ne tarde pas à décamper. Mais de bon matin la ballade d’un cervidé dans la brume de la colline vaut au moins toutes les heures de souffrance sur le vélo! Hein Soaz !
Nous sommes désormais à 130 Km de Pecs.
Au fond de moi je sais déjà que nous n’irons pas ensemble à Zagreb. J’ai mal évalué la difficulté du trajet et ne me suis tout simplement pas rendu compte qu’il est difficile d’arriver comme ça et de tenir un rythme de 60 Km par jour surtout par les chaleurs que l’on a. La fin du parcours est assez vallonnée, ce sera le test pour voir si on tente l’ascension future vers la Croatie.
Les 40 derniers kilomètres pour arriver à Pecs grimpent bien : 8 à 10 pourcent pendant une vingtaine de kilomètres. Soaz ne dit rien, s’accroche et voit arriver le panneau "Pecs" plus vite qu’elle n’y croit. Le soir nous décidons de prolonger un peu le séjour à Pecs et de finalement rayonner dans la région, Soaz prendra un train pour Zagreb dans 5 jours, nous profiterons ainsi plus du peu de temps que nous avons ensemble.
La ville de Pecs vaut de toute façon le détour. Le centre ville est étonnant, de magnifiques fontaines, de belles bâtisses aux couleurs ocre, vertes, rien à voir avec la grisâtre de Budapest ! Aux détours d’une rue nous trouvons des amas de cadenas accrochés à des grilles de métal. Chacun d’entre eux porte des initiales, des prénoms et des années scolaires. Sûrement une tradition estudiantine locale.
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