L’incroyable histoire de Šeiki

56 ans, Progovac, alias Šeiki (prononcé « Cheiki »), est un habitant de Milosevač. Plus q’un simple habitant, Šeiki semble avoir mille facettes. Grand, sec comme un coucou, exubérant, exalté, controversé, simple et accueillant, il se révèle être un personnage fascinant. Passant par la case départ plusieurs fois, les jeux d’argent, guide touristique, patron de café, rencontre avec Roger Moore (le 1er James bond) en Suisse, … l’histoire de sa vie nous mène aux quatre coins d’un plateau de jeu de Monopoly! Une véritable boîte à histoires que nous aurons le plaisir d’écouter dans un excellent français, avouant avec modestie que son professeur de français était très bon!

Tout en nous préparant une délicieuse salade avec les légumes de son jardin (une salade « bio » comme dira Šeiki, moqueur), il nous raconte comment il s’est battu pour récupérer les locaux (aujourd’hui des cafés-bars) saisis dans les années 50 par le gouvernement communiste et qui avaient été construits par son grand-père. Au début des années 2000, le gouvernement serbe aurait promis de rendre les propriétés qui avaient été saisies durant le régime de Tito et qui pour beaucoup avaient déjà été rachetées par des entrepreneurs locaux bien renseignés… Šeiki, lui, n’aura pas attendu que le gouvernement tienne ses promesses pour passer aux actes. Il force les portes du café inoccupé pour « récupérer les biens de sa famille ». Tenant tête à 4 avis d’expulsion, Šeiki affronte policiers (et prisonniers !) mobilisés pour forcer la porte du café… « Pour un simple café dans un village perdu, ils viennent plus nombreux que pour Ratko Mladić (jugé devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie)» de dire Šeiki.  Il rallie les médias, les gens du village et ses amis de Belgrade y compris un guitariste qui vient y jouer du Bob Dylan au milieu de la zizanie policière!  Šeiki aura eu raison du droit. Après avoir jeûné et s’être enchaîné aux portes du local, il récupère son café, surnommé « Chez qui ».

Le jour de notre départ, il nous amène voir une rivière à 2 km de chez lui (pieds nus bien sûr), non pas sans s’arrêter sur le chemin du retour chez son ami pour un p’tit verre de rakia (à 10 heures du mat !), puis chez son cousin.. Au moment du départ, il nous retient « encore quelques secondes avant que vous ne preniez la route », le temps de disposer quelques icônes sur la table du salon et de faire une courte prière pour  nous souhaiter un bon voyage, une bonne route.

Hvala Šeiki !

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7 réactions à L’incroyable histoire de Šeiki

  1. michele a écrit:

    super rencontre! vous avez l’air d’avoir du style.. même à dormir dans une tente … et à tandem, suis fière de toi ma soeur! ha ha!!! xx

  2. Doum a écrit:

    Quelle belle rencontre!! Et ce n’est que le début d’une centaine d’autres!! On pédale avec vous xxxxxxx

  3. Maud a écrit:

    Ca fait longtemps François, mais j’ai suivi tes périgrinations depuis les soirées Accentiv…
    vous prenez des passagers sur le porte bagages ?!?! ;-)

  4. Cousine Nanou a écrit:

    Ah, c’est parti alors pour de vrai, les premiers coups de pédale, les premières rencontres, de l’air plein les poumons… C’est cool tout ça, je suis heureuse pour vous deux,
    Gros bisous d’ici ;-)

  5. massonnet a écrit:

    Alors,ça pédale bien,avez-vous trouvé maintenant le rythme de croisière?
    Ah,un peu moins secoués qu’en planeur ,pas vrai…..?
    Des bises et des becs.

  6. germain a écrit:

    Comme quoi…quand on veut …

  7. Kaka a écrit:

    Bravo les 2 tourtereaux ! C’est magique votre histoire, je me sens comme à « Course autour du monde » … Bisous xx

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