Atithî dévo bhava

FLB ayant décidé de casser le petit plateau, nous avons donc posé nos sacoches à Kolhapur, une ville qui s’avérera très accueillante, intéressante et… bruyante (quelle ville indienne ne le serait pas!).
Pour la première fois, nous visitons un temple hindou, le temple Mahalaxmi, dédié à la mère des Dieux Amba Bai d’où nous ressortons avec le troisième œil (point rouge entre les deux yeux) et avec les mantras et prières entendues résonnant encore à nos oreilles. Nous enchaînons avec la visite du palais de feu le Maharaja Shree Chhatrapati Shahu sous le regard amusé de jeunes étudiants. Apparemment, peu de touristes passent par Kolhapur. Puis promenades dans les ruelles colorées de la ville, ses marchés et échoppes de thé.

Devenus amis avec Anup et Mithil qui tiennent un magasin de vélo (et qui remettront FLB sur roues), nous avons eu la chance d’être invités à partager de beaux moments avec leur famille, nos premiers en Inde. Lorsque les Indiens vous répondent de cesser de les remercier parce que c’est leur devoir (« It is our duty ») de vous recevoir, ils ne rigolent pas. Et vous reçoivent en grand ! L’ancien proverbe en sanskrit « Atithî dévo bhava » qui signifie « un invité est une incarnation de Dieu » semble encore résonner ici…
Apprentissage de la fabrication du chapathi (sorte de tortilla dont les Indiens se servent pour manger), dégustation de toutes sortes de plats nouveaux, offrandes et séances d’essayage de saris (on s’y sent comme une princesse!), rires… Feuilletant les albums de mariage dignes de films bollywood, nous réalisons à quel point ceux-ci sont différents des nôtres. Colorés, traditionnels (tant de rites y sont rattachés), il nous fait plaisir de revivre, le temps d’un instant, ces moments avec nos hôtes. Les mariages d’amour sont ici exception. (J’y reviendrai dans un prochain billet)

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Les gens vivent au sein de ce qu’ils appellent « joint family », c’est-à-dire avec leurs parents, oncles, tantes, frères, sœurs et belles-sœurs (les femmes déménagent avec leur belle famille après le mariage). Nos amis savent que chez nous cela est très différent, que les enfants ne vivent pas avec leurs parents et que bien souvent, ceux-ci terminent leurs jours dans des centres pour personnes âgées. Ils se gardent bien de nous dire ce qu’ils en pensent, mais leur regard est (légitimement) lourd d’incompréhension…

Au moment de faire confectionner la « blouse » pour le sari que Keti et Abhijit m’ont offert, je fais la rencontre d’une jeune couturière et sa sympathique famille qui nous invite à dîner le lendemain. C’est reparti pour une soirée mémorable où, une fois de plus, nous serons traités aux petits oignons.

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Le départ de Kolhapur après une semaine est difficile. Qui plus est, nous aurons appris notre leçon : après une semaine d’attente pour une pièce de France qui ne s’avère même pas adéquate, nous repartons avec une pièce indienne qui fonctionne finalement très bien ! Mmm… ferions-nous encore preuve d’une vision un peu trop eurocentriste ? La suite du voyage se chargera bien de nous défier sur ce point !

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