4 semaines + 2 rampas = 1 çay

4h45 du matin. Banlieue d’Istanbul. Le chauffeur de bus nous laisse dans une petite station d’où émanent de fortes odeurs (à croire que tous les chauffeurs de bus du pays passent ici pour se soulager!). Nous ne savons pas trop où nous sommes, mais comprenons rapidement, tout comme les trois Malaysiens à côte de nous (apparemment nous n’étions que 5 touristes dans ce bus !) qu’après le bus, il fallait embarquer dans le mini-car qui vient de nous filer sous le nez (et dans lequel, de toute façon, FLB ne logeait pas). Quelques balbutiements turcs plus tard, nous comprenons que nous sommes sur le bord de l’autoroute, à environ 20-30 km d’Istanbul. 5h du matin. FLB est chargé et c’est sur l’appel du muezzin qui surgit dans la gare d’autobus (assez surréaliste comme arrivée dans le pays) que nous nous dirigeons vers Istanbul.

Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.

Sans s’attarder dans cette immense et grouillante ville (où nous retournerons dans un mois), nous nous dirigeons de l’autre côté de la mer de Marmara, à Yalova. Le hasard faisant souvent bien les choses, nous y rencontrons Zerrin, franco-turque qui vit à Istanbul, et qui se dirigeait justement avec ses amis à Yalova pour un festival de… vélo ! Petits bungalows en bord de mer, soirée super sympa… la chance nous suit en Turquie !

Nous longeons alors le lac Iznik, puis traversons des vergers, oliveraies, champs de tomates avant d’entrer dans une région plus aride, lunaire, où nous pourrons traverser ça et là de petits villages qu’on croirait presque abandonnés, si ce n’est de leurs mosquées qui semblent récemment construites pour beaucoup.

Le contact avec les turcs n’est à ce stade pas aussi naturel qu’avec les serbes. Peut-être aussi parce que nous n’avons pas encore réellement quitté la Serbie et que nous devons, petit à petit, nous acclimater à ce nouveau pays. Il faut dire aussi que notre turc est très, très mauvais, que les quelques mots que nous essayons de prononcer provoquent soient des yeux interrogateurs, soit des sourires d’incompréhension. Sans oublier que, malheureusement (ou heureusement), la langue de Shakespeare ne se soit pas rendue en territoire turque (sauf pour le mot « welcome »!) Le nationalisme turc ne tarde pas à se faire sentir et est visible partout.

Les turcs n’en demeurent pas moins généreux et accueillants. Une générosité différente de celle des serbes. Une générosité plus furtive, soudaine et qui nous prend toujours par surprise. Ainsi, des gamins qui nous courent après sur le chemin pour nous donner des grappes de raisin ( 1 kilo de raisins qui va faire du jus dans nos sacoches de vélo!), 2 étudiants qui cognent à la porte de notre chambre pour nous donner des amandes, les marchands qui fourrent toujours quelques oignons et tomates en plus dans nos sacs, les employés d’une station d’essence où nous faisions une pause (et où nous devions avoir l’air fatigués!) qui viennent nous déposer deux plateaux-repas avant de repartir aussi vite qu’ils étaient arrivés. Plus nous nous dirigeons vers le sud, plus les « Welcome » fusent de partout et les offres de çay (le bon petit thé que les hommes prennent en terrasse) se multiplient.

A mesure que nous pédalons, nous pénétrons tranquillement dans ce vaste pays, traversant notamment Sogüt (prononcé « Seuu-hut » et non pas Sogut comme nous pensions !) , jadis capitale de l’Empire ottoman, et nous laissons gagner par le pays, par son histoire et son peuple.

Après avoir été accueillis dans la jolie ville d’Eskeşehir, souvent comparée à Amsterdam pour son ambiance et ses canaux, par Saghit (qui partage avec nous l’histoire de sa région natale, le Pamir pakistanais) et Telha (qui sera un excellent guide dans la ville et son quartier de maisons ottomanes), nous nous dirigeons vers la magnifique vallée phrygienne.
Nos amis lecteurs historiens pourront ici me corriger… Il semble que les Phrygiens auraient habité cette vallée 2000 ans avant JC et avaient une culture qui leur était propre, avec une langue proche de l’indo-européen. L’Empire fut à son apogée en 725-675 avant JC sous le règne du roi Midas. Ceux-ci sculptaient leurs habitations, monasteres et tombeaux à même la pierre. La vallée phrygienne recèle de vestiges phrygiens parmi les mieux conservés… situés ça et là des deux côtes de la vallée, dans laquelle nous avançons pendant trois jours, en prenant plein les yeux. De plaines arides et presque désertes, nous arrivons doucement (non pas sans quelques efforts musculaires!) dans cette vallée, où l’on se croit soudainement propulsés dans une autre ère, avec pour seuls témoins les quelques bergers et leurs troupeaux que nous croisons sur la route . Avant de reprendre la route, nous bivouaquons en contrebas de l’impressionnante tombe de Midas où, cette fois, nous n’aurons pour compagnie la nuit que le froissement des feuilles et le craquement des arbres qui s’étirent, sous le regard bien senti de notre amie la Grande Ourse.

Direction : la Cappadoce.

Une petite video du quotidien…Ici aussi on pompe on pompe!

Pour plus de photos, cliquez ici

Pour marque-pages : permalien.

16 réactions à 4 semaines + 2 rampas = 1 çay

  1. Virginie a écrit:

    Ca va, vous vous habituez bien a vos alliances? :-P

  2. Jean-Pierre a écrit:

    Pompe, pompe, pompe…pompe, pompe, pompe…pompe, pompe, pompe…pompe, pompe, pompe
    Avec une certaine musique bien connue, tu ressemblerait à Beethoven.
    Bises

  3. Juliette a écrit:

    ah que de souvenirs pour moi!!! je connais aussi un peu la Turquie! j’adore ce pays! merci pour ces voyages par procuration!

  4. damien a écrit:

    tu pompe quoi?

  5. Mich a écrit:

    oh my!! merci pour le lien audio! Quel bonheur d’entendre ce chant. Je trouve ça tellement familier ( go figure why) et tellement réconfortant!! J’adore. Au Caire, je m’y étais habituée et je l’attendais.. plusieurs fois par jour.. et puis dans Paki town ( parc -extension a montreal) mon ancien quartier, il y avait quelque chose de similaire! Bref, ça devrait être dans une vie quotidienne ce chant! Magnifique!!

  6. Mich a écrit:

    et vélo qui pomp de l’eau!! ha ha! vous êtes droles!

  7. armelle massonnet a écrit:

    Super carnet et belles photos !!
    Dis donc il a coulé le frérot ! Il est tout beau ! :)
    Des gros bisous à vous deux !!
    Ca y’est Olivier est parti ,on est allé à sa fête de départ avec Vignou, la Kat, Adrien, Antoine et Gaël ! C’était cool, il était en pleine forme !
    Ha les voyages, ça donne envie :)
    Profitez bien !

  8. Jeka a écrit:

    Solo hombres toman te en las terrazas? machistas puaj!!!
    Te adoro amiga, te ves guapa, y tus piernas cada día más musculosas :)

  9. Patricia a écrit:

    Ge et son arabesque!!!=)xx

  10. Debbie Stothard a écrit:

    Wow! thanks for keeping us posted! I felt the blisters, smelt the exhaust and cringed at the toilet issues BUT i still feel awe for those huge turkish dogs
    debxx

  11. Debbie Stothard a écrit:

    ermm just be aware those dogs get bigger the further you travel to the east. Their necks are as big as your thigh and are trained to fight wolves….

Répondre à armelle massonnet Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*


7 + = 8

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>