...à une réalité partagée.

Le programme est clair ... ça va grimper pendant 6 jours.
Je dessine un double "S" dans les hautes et basses Tatras. Elles portent assez mal leur nom puisque les "Nizke-Tatras" (Basses Tatras) sont plus hautes que les "Tatry" dites "Hautes Tatras" mais c’est comme ça...

Je pars en milieu d’après-midi et franchis la frontière Slovaque au col de Lysa Polana. Cette route est beaucoup plus pittoresque qu’en passant plus à l’ouest du côté de Chocholow, à prononcer "Roroouf" ... Ca promet pour se faire comprendre !

Je découvre les premiers coteaux des Tatras dans la vallée de Belianske.
C’est tout simplement superbe, les conditions sont idéales mais je reste un peu sur ma fin niveau grimpette. L’effort va aller crescendo sur les jours suivants, avec une première difficulté du côté de Bystra.
Chose assez étonnante, la tempête de 2004 a littéralement soufflé des pans entiers de la montagne. Les arbres ont été cassés comme des allumettes sur des hectares entiers, du coup on a une vue magnifique sur toute la montagne.

La cerise sur le gâteau arrive le 4ème jour entre Bistra et Revuca.
Je me trompe de chemin et pars par erreur au sud des petites Tatras au sud de Tissovec et là c’est un festival... des côtes de 12 à 14 % à répétition...
Je n’ai rien monté d’aussi dur. Je m’arrête dans un village pour demander de l’eau et me verse directement les bidons sur la tête tellement je bouillonne. Et je vous l’avoue pour la deuxième fois de mon voyage je pose pied à terre dans une montée pour finir en marchant ; c’est tout simplement impossible à monter sur la selle !!!

Je découvre entre 2 ascensions les coutumes locales.
Qu’importe l’heure dans la journée… ça picole dur en Slovaquie ! Je revois encore ce vieux papi avec le nez rouge et nécrosé comme une grosse fraise qui entre dans le bar, se boit 2 vodka cul sec et repart sur son pti vélo vers le troquet d’à côté

Les campagnes ne sont pas vraiment très fun et l’accueil parfois un peu stressant dans certains villages occupés en grande majorité par des roms sédentarisés. Les campagnes sont pauvres et je croise des types qui se sont fait tabasser comme j’ai rarement vu, sûrement des fins de soirée qui tournent mal...

En route vers Dedinky ...